Coronarographie

Introduction

Un demi-siècle d’innovations technologiques et d’audaces médicales ont transformé la coronarographie.

Elle était un examen lourd et peu performant (injection non sélective) réalisé avec du matériel de gros calibre et un abord chirurgical. Réalisée aujourd’hui de façon courante avec des outils miniaturisés en technique numérisée, la coronarographie permet d’évaluer la pathologie coronaire sous toutes ses formes. Elle va mettre en évidence des sténoses responsables d’une ischémie myocardique et apprécier les lésions à risque dans le but de proposer une thérapeutique (traitement médical, angioplastie ou chirurgie). L’augmentation du nombre de coronarographies depuis une vingtaine d’années est à mettre en parallèle avec l’essor de l’angioplastie et la progression des coronaropathies au sein de la population.

Les contre-indications (fièvre, AVC, allergie…) ne sont pas absolues ; la prescription se fera toujours en appréciant le rapport bénéfice/risque encouru.

Malgré les progrès techniques, la coronarographie reste un examen invasif dont le taux de complications atteint 1,7%. Pour en réduire les incidences, il faut se conformer aux recommandations de la Société Française de Cardiologie et plus récemment au decrêt d’avril 2009 (niveau d’activité suffisant, un équipement complet et de qualité, une équipe rôdée…).

La place du paramédical en salle de cathétérisme impose une certaine spécialisation, se mettant sans cesse à jour avec les connaissances du monde cardiologique qui évolue aussi bien sur le plan technique que pharmacologique. Acteur à part entière de l’équipe de salle de cathétérisme, le paramédical doit participer à l’étude du dossier médical, à la recherche des facteurs péjoratifs éventuellement prédictifs d’une complication.

Malgré l’arrivée et le développement des autres techniques d’imagerie (coro-scanner, IRM cardiaque), la coronarographie reste le “gold standard” pour l’étude des coronaires. L’expérience et la disponibilité des équipes, gages de leur performance, les progrès tant en imagerie qu’en matériel en font un examen de pratique courante. Technique qui reste invasive, elle présente l’avantage majeur de permettre de traiter la lésion dans le même temps.

La salle de cathétérisme cardiaque se conçoit comme une zone de compétence partagée entre l’infirmière et le manipulateur radio, où chacun a sa place dans la hiérarchie diagnostique et thérapeutique pour avancer, avec le corps médical, dans la bonne direction, vers le “mieux”…