LE SUIVI PATIENT LORS D’UN DÉPASSEMENT DE SEUIL
L’équation régissant la santé humaine est complexe, avec de multiples variables et inconnues. La médecine tente, depuis toujours, de la résoudre grâce aux progrès de la science. Aujourd’hui notre société demande davantage : une prise en charge totalement maitrisée et spécifique à chaque individu.
Dans ce contexte, il nous semble que le suivi des patients susceptibles de présenter un effet déterministe est une obligation éthique.
Notre crainte à tous est de voir apparaître sur le dos de l’un de nos patients, un érythème ou pire une nécrose cutanée. Les seuils auxquels apparaissent ces différentes lésions sont bien connus (cf effets RI)
Il est relativement aisé de pointer les patients concernés et de prédire la gravité des lésions susceptibles de se produire. Un suivi permettra également d’éviter de faux diagnostics pour une meilleure gestion de la complication.
L’IDÉE
Nos installations permettent à l’heure actuelle de déterminer un PDS et un air kerma. La réglementation nous demande déjà d’estimer pour chaque examen la dose délivrée et de la faire apparaître sur le compte rendu. Utilisons simplement ces mesures pour les confronter à des valeurs de références établies par un radio physicien.
CRITÈRES INTERNES DE SIGNALEMENT D’UN ÉVÉNEMENT DOSIMÉTRIQUE
Tableau des seuils au-delà desquels un suivi spécifique des patients est à mettre en place, quel que soit l’examen (diagnostique et interventionnel)
EN CAS DE DÉPASSEMENT
Dès qu’un seuil de référence interne est dépassé, il faut sans délai faxer une fiche de suivi accompagnée de toutes les mesures et paramètres techniques au radio physicien. Ces éléments lui permettront de réaliser une simulation dosimétrique afin de définir plus précisément le niveau d’irradiation et ainsi prédire les lésions à venir (pour un air kerma donné une procédure multi-incidences sera moins délétère qu’une procédure mono-incidence,… ).
- Le suivi de niveau à risque déterministe élevé
On procédera à une information du patient et à une recherche de l’érythème précoce. Le suivi est une surveillance plus stricte, avec plusieurs consultations avec photographies du dos, afin de documenter et mieux évaluer l’apparition des lésions cutanées. Suivant le protocole, les photos sont réalisées à J0, J7, J15, J30, J60. En fonction de l’évolution, le patient sera adressé le cas échéant à un spécialiste des lésions radiques.
Exemple de suivi photographique suite à un dépassement de dose :
EN ROUTINE
Les données dosimétriques, consignées dans le logiciel cardiologique, sont transmises toutes les semaines au radio physicien. Ce regard sur l’ensemble des doses délivrées permet d’une part un double contrôle (évite qu’un dépassement ne passe inaperçu) et d’autre part de révéler très rapidement une dérive du tube pouvant être responsable d’un surdosage.
De plus cette base de données sera commode dans les procédures d’optimisation (voir NDR)
Une présentation sur les effets déterministes et le suivi réalisé sur nos patients “surexposés” a été réalisée lors du high tech 2012 par M.Gilles Wilhelm. Vous pouvez télécharger ce fichier (partagé en deux pour diminuer son poids) en cliquant sur les logos de la présentation. Le suivi des patients ayant eu un dépassement des valeurs seuils a changé dans notre centre depuis novembre 2015, puisque les valeurs ont été définies comme indiques ci-dessus.